Départ dans le Bush
A 3 heures du matin, je quitte Ramu dans le noir, sans lampe de poche, en compagnie du frère de Hajji et de Ali.

Nous traversons la piste principale en aval du fort militaire.

Rapidement nous arrivons au bord de la Dawa river ou nous attendait une partie de la famille venue à Ramu pour se ravitailler et voir des proches.

Mes ustencils cinématographique, mon trépied et mes quelques affaires sont issés sur un chameau que Hajji m'a laissé. 

C'est une jeune bète capricieuse. Yussef, le frère de Hajji l'a placé au milieu du convoi, pour l'habituer au labeur du transport. Il est chargé d'une partie de maniata (maison traditionnel des nomades, démontable pour le transport comme il se doit.

Convoi vers le Bush

Photo Guy RUS

Le jour se lève et nous marchons dèjà depuis 3 heures. La journée s'annonce chaude. 40°C à l'ombre. Le problème c'est qu'il n'y a pas d'ombre.

Mes compagnons de route me souriaient, sans me saluer.

Ils étaient prévenus de mon arrivée la veille. Très vite je m'abituais à eux et eux à moi et de mes bétises qui finissaient par les énerver.

Au milieu du chemin lorsque je voyais un paysage ou une situation que j'estimais devoir mettre sur la pélicule, je prenais mes appareils qui se trouvaient sur le chameau. 

Cet animal était lui aussi en formation et un peu sauvage, s'arrétait net. Bien sur tout le convoi s'arrétait de même. Ce qui avait pour effet de rendre les bêtes nerveuses et par la même occasion mes compagnons.

Youssef me dit que si j'arrète encore le convoi, il détacherait mon chameau et me laisserait me débrouller seul avec lui.


Photo Guy RUS

Je ne pouvais pas porter pendant tout le voyage ma caméra, les objectifs, les pélicules, mes appareils photos et mon trépied. Je ne pouvais pas ne pas filmer ou prendre des photos pendant ce voyage.

J'ai eu une idée. Pour ne pas arréter le convoi à chaque fois que j'avais besoin de la caméra, de l'appareil photo, d'un objectif particulier..., j'en profitais pour rendre accessible dans mon sac du 1er coup d'oeil tous ce dont j'aurai pu avoir besoin. 

Les enfants sont de nature curieuse et je les avais tous autour de moi. Je repérais le plus dégourdi d'entre tous et je lui appris en Swaili le nom de tous mes appareils.

Si bien que lorsque j'avais besoin de la caméra, il montait sur mes épaules et en marchant à coté du chameau, il prenait ma caméra et me la passait. Le tour était joué et Yussef ne trouvait rien à redire. 

Sauf qu'au bout d'un moment, la caméra échappa des mains du garçon et tomba sous les pieds du chameau. 

Heureusement le chameau à son habitude s'arréta. 

Comme je me baissais rapidement pour récupérer ma caméra entre les pattes arrières du chameau, celui-ci, pris d'une envie soudaine, se mis à uriner sur ma caméra. 

Je me dépéchais pour saisir ma caméra et en accélérant le mouvement, le jeune garçon se trouva déséquilibré et s'accrocha à ma gorge pour ne pas tomber plus en arrière. 

Ce qui m'empêchait de ramasser ma caméra aussi vite que je le voulais. J'avais les mains tendues prêtes à saisir la caméra avec le garçon qui me tirait vers l'arrière m'empêchant de l'enlever du jet de pisse qui lui tombait dessus.

Heureusement que les caméras Bolex sont étudiées pour résister aux pires conditions. 

Ma caméra a appartenu à l'alpiniste Laporte qui gravit le Mont Evrest et en revint avec la caméra dans un état impeccable.

Je l'ai acheté vers la Bastille dans un boulevard réputé pour le matériel cinématographique et photographique en tout genre d'occasion. J'ai bien vu sur la facture de dépot-vente qu'elle appartenait à cet alpiniste encore connu à l'époque. Celà me paraissait de bonne augure et me décida de prendre cette caméra.

Les ingénieurs qui l'avaient conçu n'avaient sûrement pas prévu ce cas de figure, mais avaient dû en prévoir de similaires.

Après avoir essuyé la caméra avec une peau de chamois que j'avais amené ainsi qu'un pinceau pour enlever le sable, tout rentra dans l'ordre.

Sauf que je vis Yussef encore plus désespéré. Je gardais avec moi un boitier photo avec un zoom 35 & 270 mm et ma caméra.

Nous arrivions au campement d'ou était parti Yusseff il y a deux jours vers les 17 heures. Nous avions marché sans nous arrêter pendant 14 heures et couverts une Cinquantaine de Kilomètres. 

La famille de Yussef resté au camp nous acceuil sous une petite pluie.

Photo Guy RUS

En attendant le thé, Yussef m'invitait chez lui.

Guy et Yussef arrivé au campement

Photo Ali

Ensuite Ali et moi nous montions notre camps dans l'enceinte du village.

Toile de tente cirée emprenté à Hajji, venant de l'aide américaine vendu au marché noir. Cette toile me servira de toit durant tous mon séjour.

Photo Yussef

Yussef, sa femme et sa famille déchargeaient les chameaux de leurs cargaisons.


Photo Guy RUS


En très peu de temps tout était déchargé.


Le chargement de notre convoie est déscendu des chameaux et entreposé par terre. Les femmes vont se charger de monter les "maniatas".


Les enfants en profitent pour ce mettre à l'abris de cette si petite pluie.

Photo Guy RUS

Le soir arriva rapidement et après un repas fait de lait de chameau du matin, de chapati et de viande sèchée, je ne tardais pas à prendre congé de tout le monde et alla me coucher.

Enfin j'étais arrivé dans le Bush et j'avais commencé à filmer.
 
Kenya 1989: Histoire du tournage d'un film documentaire "Pastoral Adaptation : Les Nomades Somalis "
 
Je vous présente le Making off de mon film
sur la vie des Somalis du Kenya.

J'ai présenté ce Film documentaire au
Muséum National d'Histoire Naturelle
de Paris en 1990.

Par la suite ce film a servi de base
de recherche pour les chercheurs du:

- Département Histoire de la Terre
sous la direction de Henri-Jean Schubnel.

et du:
- Conservatoire botanique
sous la direction de Jacques Barrau.

Invitation au voyage
au travers
du Nord-Est Kenyan.
 
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