Le lendemain matin à 6H00 je reprends la piste. Il n'a pas plue durant la nuit et cette fois la poussière me cole à la peau. Nous passons les postes militaires de Madogashi, Elwalk et Wajir.
J'ai senti une certaine tension à tous les postes militaires. Heuresement que j'avais du matériel télécom et que j'ai eu de la chance de rencontrer des collègues Kenyans des Télécoms en mission aux différents postes.
La garde aux postes a été renforcée. En effet le Président Kenyan Moï fête ses 10 années de pouvoir, de paix et de prospérité pour le Kenya.
Beaucoup d'Officiels circulaient sur les pistes un peu partout dans le Nord Est du Kenya pour participés à des banquets festifs suivi de discours des Notables Locaux et Officiels, agrémenté de chants et de danses traditionelles..
En cette période le plan Vigipirate Local est activé.
Pour le moment ma petite étoile me suit fidèlement, car sans le savoir je me suis jeté dans la gueul du loup (ou plutôt du Lyon)
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Wajir
Photo Guy Rus
Arrivé à Wajir, j'installe les équipements de tests dans la station Télécom. Je les récupérai à mon retour car plus longtemps les tests seront faits, plus la précision de ces tests sera grande. Quelle conscience professionelle me direz-vous. Sans commentaire de ma part.
Station Télécom d'Habashen dans le cadre de mon travail
Photo Guy Rus
A wajir j'avais des connaissances comme partout dans le Nord Est. Mais ici je connaissais 2 Somaliennes, qui à une époque pas si loingtenne que ça redistribuaient sur le marché local le Mira (le Cat) que je leur amenais .
Mes 2 amies Somaliennes
Photo Guy Rus
Ce commerce est légale sauf qu'encore une fois je n'avais pas d'autorisation. Par contre j'avais un avantage sur la concurrence.
Mes clients étaient pour certains des militaires et Officiels locaux. Je livrais leurs commandes dune qualité choisie, car j'avais à faire à des connaisseurs. Ils avaient de quoi tuer les longues soirées à Wajir avec le mira. Ce n'est pas bien ce que je faisait mais avec le temps je m'africanisais et ça ne me choquait plus du tout. J'étais d'avantage choqué lorsqu'en boite de nuit à Nairobi ou dans les hôtels à touristes, je voyais des hommes se souler à ne plus tenir debout.
Vendeuses au marché de Wajir
Photo Guy Rus
Le mira est en fait composé de tiges choisies parmis de jeunes branches fraichement poussée d'un arbuste que l'on trouve dans la région de Meru au pied du Mont Kenya. Pour le transport, le mira est enveloppé dans des feuilles de bananes pour qu'il ne sèche pas trop vite. Le consomateur enlève les les jeunes feuilles des branches et arrache la tendre écorce avec leurs dents. Ensuite il les mache de telle façon qu'elles forment une boulette compacte. Afin de pouvoir parler et de boire le thé ou du coca à la bouteille dont la capsule était pércé au préalable avec une pointe, cette boulette est maintenue dans la partie intérieur de la joue, donnant un aspect d'un gros lipome de graisse vue de l'extérieur.
La subtence avalée avec la salive fluidifie le sang, irigue le cerveau, empêche de dormir, rend très bavard et philosophe. Il relance l'activité cérébrale et beaucoup d'étudiants avant l'examen en conssomment.
Les consommateurs peuvent ainsi restés éveillés 1 nuit complète sans sentir le sommeil. Le revers de la médail est même quand vous vous couchez vous n'arrivez pas à dormir non plus. Il faut attendre au moins 2 jours et nuits avant de ne plus en sentir l'effet. Il est d'ailleurs très utilisé par les chauffeurs de Bus, de camions ou tout autre qui peuvent ainsi conduire sans avoir someil pendant plus de 36 heures.
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La nuit tombe très rapidement vers les 18H00 au voisinage de l'équature. Je demande à Ali de chercher un hotel.
Ma chambre était rustique et dénuée de mobiliés. Le sol laissé à nue et tapissé de terre battue finissait le décors.
Chambre d'hotel à Wajir
Je pose mon matériel cinématographique dans la chambre. Mon matériel est dissimulé dans un sac en tissu qui ne paie pas de mine et recouvert par quelques vètements.
Après une douche réparatrice à coup de sceaux d'eau froide dans la salle de bain en pleine air, je me prèpare pour rendre une visite de courtoisie à mes 2 amies Somaliennes.
Elles habitaient dans un logement proche du centre ville ou il fallait passer par d'étroites ruelles formant un parfait labirente avant d'y parvanir.
J'arrive au pas de leur porte et une vielle dame me dit qu'une est partie chez sa famille à Moyale et l'autre a déménagée un peu plus loin.
J'enfile le pas et me rend à sa nouvelle adresse.
Elle habitait dans une maison en terre batue au milieu d'une parcelle de terre entourée de planche comme garde avec un arbre planté au milieu .
Je rentre et je vois assis autour d'une paillasse un groupe de Somalis.
L'un d'entre eux se lève et vient m'acceuillir d'une manière à faire honneur à l'étrangé. Il me convie à partager le thé.
Après quelques minutes l'homme me demande le but de m'a visite.
Je lui réponds de l'air le plus naturel du monde que je voulais parler à Fatuma. Ali qui était venu avec moi devenait nerveu et était pris de tics et me faisait signe de dire aurevoir à tout le monde et de partir d'ici. Il me glissait dans le creu de l'oreil "c'est son mari"
En fait l'homme était bien le mari de Fatuma et il venait de se marier avec elle.
Pour le coup il était devenu moins aimable et me menaçait avec son batton en me traitant de tous les noms. Surpris de ce saut d'humeur, vexé jusqu'à la moelle des os, je répondis en Swailli que seul un fou pouvait agir de la sorte. Devant la surprise de l'honnête homme que je devais lui semblé être, le mari de Fatuma tenait ses distances et devant l'impatience d'Ali qui me tirait par le bras, je sorti de cette demeure. Les gens s'étaient réunis devant le pas de la porte et aboyaient en nous regardant nous élloigner.
Déçu d'avoir été reçu de la sorte, Ali, pris d'un fou rire, en rajoutait en immitant le mari jaloux.
Demain sera la dernière journée de mon voyage.
J'arriverai en fin d'après-midi à Ramu.
Et de là je partirai dans le Bush accomplir, la mission de filmer la vie des nomades, que cette petite voix bien coquine m'a mis dans le tête.
pour le moment j'allais me coucher pour partir tôt le lendemain matin.
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