Nairobi est une capitale bâtie par les anglais à une altitude de 1700 mètres en territoire Massai.
Les anglais du début du XXème siècle s'y étaient installés et exploitaient des fermes de cafés et de thés très proche de la Rift Valley. Les moustiques à cette altitude ne sont pas porteurs de la malaria et la température avoisine les 25°C.
Aujourd'hui Nairobi reste toujours aussi agréable. Les Kenyans sont des gens accueillants et bien que le Kenya soit composé de très nombreuses Ethnies, tous étaient fiers d'être Kenyan.
Les régions Kenyanes frontalières comme l'Ouganda, l'Ethiopie et la Somalie n'offrent pas la même stabilité.
Je suis arrivé de Paris la veille avec mon matériel cinématographique.
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Un Plan bien Huilé:
Pour moi le plan est simple.
Je prendrai l'avion pour la Frontière Somalienne, destination Mandera.
Mandera est une ville frontalière entre le Kenya et la Somalie. La frontière Ethiopienne se trouve à quelques kilomètres. Un taxi Brousse m'amènera à Ramu.
Ramu est à 80km de Mandera en longeant la rivière Douaha qui délimite la frontière entre le Kenya et Ethiopie.
Photo Guy RUS : Région Ramu
Photo Guy RUS : Duaha river. Au fond l'Ethiopie
A cette époque de l'année, la petite saison des pluies â commencé timidement. La rivière, qui est a sec la moitié de l'année reste encore franchissable.
Ramu sera mon point de départ pour le Bush ou j'irai rejoindre une famille nomade Somalienne. Là, je reste avec eux plusieurs mois et je fais mon film. Ensuite j’attends d'être de retour en France pour faire développer mon film et le monter.
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A Ramu, le chef Religieux est un ami de plusieurs années et je considère sa famille comme ma famille Kenyane. Il se nomme Hajji, car il a été à la Mecque.
C'est un homme de 60 ans de grande taille. Un visage coupé dans la pierre et d'un caractère trempé dans l'acier. Il faudrait un livre pour raconter son histoire.
Il m'a sauvé d'une terrible crise de malaria cérébrale ou j'avais perdu connaissance lorsque je passais par Ramu en 1988.
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Photo Thierry Roget : Ramu North Est Kenyan.Chez les Haji 1987.
Mon futur point de départ pour le Bush
Hajji a 2 fils. L'un est étudiant Religieux et l'autre, Ali, qui est représentant en assurance à Nairobi.
Avant de partir en France pour m'équiper d'une caméra et de films, j'ai dit à Ali qu'à mon retour j'irai voir son père à Ramu.
Je sais qu'Ali voudra m'accompagner et je lui ai dit que nous irons en avion sans lui en dire d'avantage sur mes projets. J'attendrai le dernier moment, car tout doit rester confidentiel.
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Je mettais en place mon projet Cinématographique en parallèle de mon ami Xavier Peron, Ethnologue qui allait faire un film sur les Massais au moment ou je m'apprêtais à partir en Brousse pour mon film. Xavier à l'époque avec son équipe logeait dans mon studio à Shester House à Nairobi. Xavier est resté 25 ans chez les Maassais. Son parcours est raconté dans son site: http://www.xavierperon.com
Xavier à publié un livre que je vous conseille de lire : "Je suis un Maassai".
Xavier a fait les choses en professionnel et a obtenu l'autorisation du Bureau du Président pour faire son film, produit pour Canal +, subventionné en partie par Air France et d'autres sponsors.
Le résultat est magnifique.
L'autorisation lui avait couté, si je me rappelle bien, plus de 20.000 Euros. Salut Xavier si tu lis se passage. Beaucoup de trop pour moi.
Xavier partait chez les Massais avec toute son équipe, moi je partais chez les Somalis avec Ali.
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Donc je suis arrivé de Paris à Nairobi la veille. Je mets donc tout en place pour un départ le lendemain matin.
Je réserve 2 billets de Nairobi à Mandera (frontière Somalienne) dans un coucou bimoteur rempli de Mira (Cat) pour la consommation locale, qui accepte aussi des voyageurs.
Je téléphone à Ali et lui demande de me rejoindre chez moi à 5h00 du matin à mon appartement. J'en profiterai pour lui conter la nature de mon voyage. Et ensuite nous nous rendrons à l'aéroport en taxi.
Les Somalis adorent les situations à risque, et Ali plus que les autres. Cela fait parti de leur coutume et je dirai même qu'ils en raffolent. Mon projet l'enthousiasmera je n'ai pas de crainte la dessus.
Je compte sur lui pour convaincre son père de me laisser un chameau, un guide, de l'eau et une recommandation pour la famille nomade qui à cette époque des petites pluies ne se trouve pas plus loin qu'une cinquantaine de kilomètres.
Je sais que si Ali m'accompagne dans le désert voir sa famille Nomade, son Père en sera très heureux car il lui a plusieurs fois reproché de ne pas aller les voir souvent.
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Ali connait très bien le personnel de l'aéroport de Nairobi et de mandera.
Je n'aurais donc pas de problème pour passer mon matériel cinématographique, 2 boitiers Nikon F3, un objectif à miroir de 1000mm, un zoom de 200 - 600mm, un trépied, mes films 16mm et argentiques plus divers, de façon incognito.
Les choses se mettent en place.
Il est 19H00 et mon appétit c'est ouvert. Un bon repas avant le Bush et une bonne nuit pour partir en forme et serein.
Une mission comme je les aime. Tout devrait rouler comme sur des roulette.
Thierry Roget: dans le Bush
