Le Bush

Déjà une semaine dans le bush Somali. Les journées étaient rythmées par les tâches spécifique à la vie nomade:

  • la traite des chamelles,
  • la tétée des brebis,
  • le traitement du bétail antiparasitaire,
  • le départ du bétail pour la journée dans le bush  gardé par des enfants entre 7 et 12 ans,
  • la préparation des repas à base de maïs, de lait, de viande séchée, de plantes, légumes et autres, 
  • les travaux d’entretiens,
  • les 5 prières,
  • les rencontres et bien d’autres choses.



Photo Guy Rus: Tétée des brebies

Les journées passaient vite. J’étais un apprenti et toute ces choses qui étaient pour moi un mystère avant que je partage cette vie, se dévoilaient et finissaiten par m’être familière.



Photo Guy Rus: Bergére Somalienne

Je compris comment il était possible de vivre dans ces régions hostiles, d’y fonder une famille. Je compris aussi que la structure familiale, politique, juridique, religieuse assuraient une cohésion sociale très forte avec ses règles, ses devoirs, mais aussi ses joies, ses chagrins, ses moments de bonheur intense, ses drames.

Pour ces êtres primitifs, leurs destinées est entre les mains de Dieu.

Dieu leur avait donné une intelligence et il devait s'en servir pour survivre. Aide-toi et le Dieu t’aidera est leur adage.

 
Photo Guy Rus: Moment de receuillement religieux.


Le monde change, ils  traversent des pistes, voientdes 4X4, des bus, des avions dans le ciel et parfois des carcasses écrasées sur le sol.




Les nomades envoient les enfants les plus doués à l’école. Il y a maintenant la 1ère génération qui sont sorties des écoles comme ingénieur, homme d'affaire,  pilote dans l’armée. Le Ministre des Armée était à cette époque un Somali dont les parents vivaient dans le bush. 

Cette génération d'intelectuelle retourne dans le désert durant leur vacances. Ils sont redevable à la tribu d'avoir tout fait pour les éduquer. A leur tour ils aideront la nouvelle génération. 



Photo Guy Rus: Mariage d'un officier Somalien à Nairobi.

Il y a quelque chose de divin dans cette façon de vivre, ou les relations restent des relations simples mais entières, vraies et rudes, dénouées d’hypocrisies, parfois brutales, parfois chaleureuses.

Nous aurions surement ces mêmes relations entre nous Européens si nous n’étions pas aussi parasités avec le paraître, l’hypocrisie, la diplomacie, la politesse, la vérité, la peur de se faire des enemmis ou de vexer.   

Les
nomades mènent une vie dont les seules contraintes sont celles dictées par la nature et la survie en milieu hostile. Donc pas de stress inutile. Que la volonté de Dieu s’accomplisse.

 

Cette vision des choses les empêche de pleurer sur leur sort en cas de famine, de maladie, de guerre inter tribales pour des raisons d’eau, d’honneur à venger, de vol de bétails ….

Cette vision que Dieu est tout puissant ne les rendent pas amer dans les moments tragiques.

 

Voilà le style de vie que j’allais partager.

La famille de Hajji était composée d’une vingtaine de personnes, hommes, femmes et enfants. Le groupe que nous formions, occupait une zone d’environ 1 hectare.


Les manyatas étaient éparpillées dans cette limite sans vraiment former une typologie d’habitat de village avec les huttes alignées se faisant face de chaque coté avec au milieu un chemin qui mènerai de toute façon nulle part.

Des signes bien distinctifs de la tribu étaient gravés aux extrémités de cette zone d’habitat sur des arbres pour signaler leur présence aux autres tribus nomades. Les bétails sont marqués avec ces même signes.

 



Photo Guy Rus: Signe des Jibrel


Les manyatas  étaient réparties selon un rituel ou les maitresses de maisons choisissaient l’endroit en fonction des affinités ou l’envi d’être isolé ou non des autres. En aucun cas la répartition des huttes étaient imposés par la communauté.

A
l’exception de certains individus ou groupe qui étaient tenu à l’écart pour différents motifs du moment que ces motifs étaient incompatible avec les préceptes du Coran et de leur principe de vie.
 
Comme par exemple, tu ne mangeras point des bêtes mortes sauf bien sûr si elle sont tuées pour l’occasion et selon des rites musulmans bien définis, ou pour des histoires d’une personne voir une famille qui  est ou sont considéré(sà) comme de(s) mauvais coucheur(s).

 

Il ne viendrait pas à l’idée des Somalis d’intégrer ces individus et de les traité d’’égux à égaux.

Dans ces régions hostiles, les conflits sociaux se terminent souvent pujila ou parfois en massacre.

Pour cette raison les risques de conflits sociaux sont diminués en éloignant à la périphérie des camps, toute personne ou groupe de personne susceptible de rompre l’entraide, l’ambiance, la sérénité de cette vie nomadique.

 

Si il existerait une autorité suprême qui exigerait que ces gens soient  encouragés à se joindre à la communauté et d’y jouer un rôle au non de la morale, du respect à la différence, de la liberté et tout autres phrases dont le sens est plein d’amour pour ceux qui ne s’adaptent pas aux autres et bien s’il existait une telle autorité avec ce pouvoir, cela marquerait la fin de la tribu et elle se désagrégerai de façon lamentable ou ces hommes et femmes et enfants finiraient dans des villes comme voleurs, mendiant ou prostituées afin de subsister. La survie est trés difficile et l'équilibre très fragile.

            

Cependant il est rare de trouver des gens qui sont mis à l’écart du groupe.
 
Bizarrement l’espérance de vie des troubles fête est de courte durée.

 

Dans la tribu ou j’étais accueilli, tous les membres vivaient en harmonie. Si cela n’avait pas été le cas, cette mise à l’écart aurait été salutaire à tous.

 

3 mois en brousse et aucun conflit, du moins visible, n’a troublé mon séjour.  

Sauf quelques chats Servals, Lions, serpent, scorpions qui trainaient dans les parages et ou la nuit il falait renforcer les barriéres faite de branchages d'accacia autour de chaque maniata individuellement.

 

Pour les piqures de scorpions le plus souvent et de serpent une fois, je suis intervenu avec mon aspi-venin.
 
Si ça se passait la nuit, on n’avait pas besoin de me réveiller . Les cris en disaient suffisamment long sur le moment et l’endroit ou je devais intervenir. 

Comme je voulais dormir tranquille et en paix, j’ai donné la moitié de mes boites d’aspi-venin avec une petite formation qui allait avec.

 

Je commençai à prendre mes repères, j’améliorai mon Swahili, je mettais au point le scénario de mon film. 

Je m’étais bien gardé de le faire avant.

La raison est, que je ne savais pas ce que j’allais trouver sur place, vue que mes moyens étaient très limités et que je n'avais fait aucun repérage avant.

J’avais une bonne idée de ce que j’allais trouver, mais j’étais quand même loin du compte. De plus, je voulais filmer  en fonction de mes émotions du moment.

C’est mon film donc pas de contrainte d’audience ou de diffusions.

Le pied total!

 
Kenya 1989: Histoire du tournage d'un film documentaire "Pastoral Adaptation : Les Nomades Somalis "
 
Je vous présente le Making off de mon film
sur la vie des Somalis du Kenya.

J'ai présenté ce Film documentaire au
Muséum National d'Histoire Naturelle
de Paris en 1990.

Par la suite ce film a servi de base
de recherche pour les chercheurs du:

- Département Histoire de la Terre
sous la direction de Henri-Jean Schubnel.

et du:
- Conservatoire botanique
sous la direction de Jacques Barrau.

Invitation au voyage
au travers
du Nord-Est Kenyan.
 
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