Arrivé dans ma chambre d'hôtel, je décidais d'oublier un mari jaloux et sa tendre épouse, pour me consacrer pleinement à la suite de mon voyage.
Après demain sera le jour de l'anniversaire des 10 ans au pouvoir du président Moi. Demain les officiels se rendront dans les différentes villes et villages des allentours. La sécurité allait être doublée par rapport aux autres jours. J’ai vu hier et aujourd'hui lors de mes passages aux différents postes militaires que certains véhicules, Kenyans et surtout étrangés comme ceux des missionnaires, étaient vidés de leur chargement et fouillés de fond en comble.
J'ai évité à tous ces désagréments grace à mes collègues Télécoms Kenyans, que j’ai rencontré sur place. Ils ont confirmés aux militaires que j'étais en mission pour les Télécoms.
Je ne sais pas si j'aurai la même chance aux autres postes militaires entre Wajir et Ramu.
Inchala, demain sera un autre jour.
Je me couchais donc afin de passer une bonne nuit et être serein pour le lendemain. Dernière étape avant mon départ pour le Bush.
Une petite heure après mettre endormi, je fus réveillé en sursaut par énorme bruit. Quelqu'un frappait violemment à ma porte et essayait de la défoncer.
Je pris mon poignard que je cachais dans le dos de mon pantallon que j'enfillais rapidement. Je demandais en Swaili "Qui c'est" et la voix me répondis "Police Militaire, nous venons vous arrèter".
Ceci est grave mon garçon, comme dit mon ami Gascon de Bayonne Eric le plongeur, spécialiste des opérations à problème. Je remets mon poignard là ou il était et j'ouvris la porte avant qu'elle soit complètement défoncée. Le militaire me pointa sa Kalachnikov. Dérrière lui se tenaient le mari jaloux de tout à l'heure, Fatuma en larme et toute la famille.
2 Militaires entrèrent dans ma chambre et regardaient sous le lit s’il y avait quelques choses d'entérée dans le sol fait de terre battue. Ils devaient chercher quelque chose de gros, car ils n'ont même pas ouvert mon sac.
Je damandais à leur chef ce que l'on me reprochait. Il ne me répondit rien à part de le suivre au poste ou je serai jugé.
Le fond de l'air était très agréable avec une légère brise. La pluie avait cessée de tombée. J'étais en tête du convoi avec dérriére moi avec 1 des 3 militaires et sa Kalachnikov pointée dans mon dos pour ne pas que je m'envole. Ali essayait d'en savoir plus mais en vain.
Nous arrivames au poste Militaire ou nous attendait un Captaine Somali réveillé pour l'occasion.
Je reconnu, en regardant d'un peu plus prèt le Capitaine, un de mes client à qui je fournissais du Mira (Cat). Il me reconnu aussi. Le monde est petit et Wajir n’est pas une très grande ville.
Tout le monde se met en place. Le mari jaloux, Fatuma toujours en l'arme et la famille s'asseillerent pour les plus chanceux sur des chaises, les autres par terre.
Le Capitaine dissimulait mal sa surprise de me voir dans cette situation. Cependant, il comprit rapidement que j'avais eu à faire à un mari jalou, qui n'avait pas pris le temps de bien connaitre sa femme avant de l'épouser.
Il commençait par me dire de quoi on m'accusait. En fait j'étais accusé d'avoir voulu tuer le mari de Fatuma et que je livrais des armes aux bandits somaliens les "Chifta".
En réfléchissant l’idée n’est pas mauvaise mais je ne l’avais pas eu. Cependant, ma petite voie ne relevait pas le défi. Ouf!
Je comprends maintenant ce que cherchaient les 2 Ascaris sous mon lit. Ils pensaient trouver des armes dissimulées dans le sol. Mon sac ne les intéressaient pas.
Il me demandait ce que j'avais à répondre à ça. Ali voulait donner sa version, mais le Capitaine lui dit de se taire.
Je me présentais et racontais, en Swaili, la vérité. J'ométais seulement de dire la vraie raison de ma visite à son domicile. Ce n'étais pas la peine d'en rajouter. J'ai dit que je venais voir Fatuma pour lui apporter un message d'une de ses amies de Nairobi.
Fatuma confirma, pour donner de la crédibilité, à mon histoire. Son mari lui demanda de se taire et Fatuma reprit ses pleures.
Le Capitaine, qui était un de mes clients, était aussi de la même tribut qu'Ali : Dégodia de la famille des Jibrael et était natif de Mandera.
Il connaissait bien la famille Hajji.
Il demanda à Ali sa version mais cette fois en Somali.
A la fin du jugement, le Capitaine me condannait à une nuit de prison.
Il ajoutait qu'il ne croyait pas à l’histoire du mari de Fatuma et qu'il avait entendu parler de moi depuis plusieur années et que rien ne m'a jamais été reproché.
Il disait aussi au mari de Fatuma qu'un homme qui ne connait pas sa femme avant de se marier avec elle est un sot. Que la femme fera après son mariage se qu"elle faisait avant...
Fatuma toujour en l'arme me fis quand même un petit sourire avant de partir pour confirmer les dire du Capitaine. Le mari jalou faisait la tête et la famille venue le soutenir pour l'occasion était déçue de ne pas me voir affliger une peine beaucoup plus exitante qui aurait été à la hauteur de leur espérance.
Une fois tout le monde parti, le Capitaine m'avouait que je serais en sécurité en prison et que je serais libre demain.
Il me faisait conduire dans ma cellule par ses Ascaris. Il me verrait demain matin à ma sortie avant son départ pour Mandera ou il devait assister à une cérémonie.
J'achaffaudais un plan dans ma tête pour mon voyage à Ramu qui était sur la route de Mandera.
Je demandais à Ali de venir me chercher demain matin à 6 heures avec tous mes baggages et les siens. Je ne lui en dis pas plus.
Ma cellule ressemblait à ma chambre d'hôtel avec des bareaux en plus qui apparement me protégeraient d'avantage que la simple porte de ma chambre.
Cette fois-ci personne vint me reveiller et je m’endormi aux bruits des gens qui se faisaient torturer à coté.
Prison de Wajir
Photo Guy RUS